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We Make Money, not Art !

Chronique publiée ce week-end dans le magazine Victoire
We Make Money, not Art !

Je suis un ignare de la vie culturelle. Traumatisé enfant par des cours de violons forcés et d’interminables visites dans des musées remplis de vieilleries (alors que j’étais, en principe, « en vacances »), j’ai développé une allergie chronique à la Kulture. Celles des ârtistes de catalogues, des musiciens en chambre et des critiques cocktailisés. Je préfère toujours aux chroniques de Machin les géniales découvertes de Régine (à qui j’ai emprunté le titre de cette chronique)

Pour la musique et le cinoche, c’est pareil. Grâce à Mininova et à ces petits frères, les internautes se sont en effet octroyés le droit de goûter les plats que l’Industrie Kulturelle s’échine à leur faire gober, avant éventuellement de passer à table. Non mais ! Et puis quoi encore ! Tout gamin, les majors me forçait a acheter des cd à 750 francs (vous vous souvenez ?) pour savoir si j’aimais bien la musique qui était dessus ! Maintenant, je découvre, je partage, je fais connaître autour de moi, je compare avec mes potes et puis, si vraiment ça me plaît et que le chanteur a une bonne tête, j’achète le dvd, le tee-shirt et parfois même le ticket de concert.

J’entends d’ici les « représentants des ayant droits » revendiquer ma pendaison haut et court, affublé du costard de Rackam le Rouge. Je leur répondrai qu’il n’y a pas plus aveugle qu’un borgne qui ne veut pas voir, et qu’en matière de piraterie ils feraient bien mieux de nettoyer leurs écuries plutôt que de chercher des poux à ceux qui, eux, utilisent à bon escient la technologie de leur temps. Parce que même quand ils récupèrent quelques sous, ces représentants réchignent à faire leur boulot.

En fait, en s’arc-boutant sur une vision archaique du concept de « propriété intellectuelle », l’Industrie Kulturelle est en train de démontrer par A plus B que depuis des années, elle ne vit plus que pour alimenter la floppée d’intermédiaires prout-prout ma chère qui vivent sur le dos des créateurs et les gourous auto-proclamés censés les découvrir et les promotionner.

Des initiatives comme celles de Radiohead et de Nine Inch Nails sont en train de faire vaciller tous les Pascal Nègre de la planète du piedestal auquel ils s’accrochent. Un jour, ils vont tomber. Et on se demandera alors pourquoi on a attendu si longtemps alors que nous avions la réponse sous les yeux : la Culture est un service, pas un produit.

Liens en sus:

Le Freemium, avenir de l’économie de la culture.Le gratuit est-elle l’avenir de l’économieJiwaDeezer

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